L’Arctique : présentation de la région polaire
Lorsque l’on pense à l’Arctique, on pense généralement au réchauffement climatique, à la fonte de la banquise, aux ours polaires en détresse ou à une banquise enneigé qui s’étend à perte de vue… Aujourd’hui, l’Arctique nous évoque une région à la faune fragile, menacée par le dérèglement climatique. C’est bien l’enjeu principal dans la région polaire, mais ce n’est pas le seul…
En fait, le dérèglement climatique est l’enjeu qui englobe tous les autres. L’Arctique, c’est aussi un territoire stratégique, où de nouvelles ressources sont dévoilées par le réchauffement de la région. C’est un territoire peuplé de nombreux peuples autochtones attachés à des traditions ancestrales menacées par les modes de vie moderne et par le dérèglement climatique. Enfin, c’est une région où le tourisme se développe.
Pour le tout premier article de ce blog, je vous propose une présentation générale de l’Arctique. Au programme : des définitions, une courte présentation de la géographie arctique, de la situation géopolitique, mais aussi de certains des peuples autochtones et animaux qui y vivent. En répondant brièvement et simplement à des questions fréquentes sur cette région polaire, je vous invite à mieux la connaître. L’idée est d’aborder certains de ces sujets avec plus de détails dans de futurs articles.
En attendant, bonne lecture !
Comprendre l’Arctique : définitions, géographie et étymologie
Définitions : qu’est-ce que l’Arctique ?
Pour bien comprendre l’Arctique, il peut être intéressant de prendre en compte les différentes définitions de la région.
D’un point de vue géographique, la région de l’Arctique est composée en grande partie de l’Océan Arctique, puis des terres qui se trouvent au nord et aux abords du cercle polaire. Ces terres se trouvent dans les 8 Etats arctiques : les Etats-Unis, le Canada, le Danemark, l’Islande, la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie.
D’un point de vue social et politique, la région Arctique inclut également tous les états traversés par le cercle polaire. Ces sont en fait les états membres du Conseil de l’Arctique, un forum qui sera décrit plus tard dans cet article.
La définition scientifique et climatique de l’Arctique est celle d’une zone de climat polaire selon la classification de Köppen. C’est une région aux hivers extrêmement froids, avec des températures moyennes mensuelles inférieures à 0°C (32°F) et des étés courts et frais. Des précipitations relativement faibles, souvent sous forme de neige caractérisent ce type de climat. Enfin, des vents forts, une couverture de glace saisonnière ou permanente sont d’autres particularités du climat polaire.
Cet article s’intéresse à l’Arctique selon sa définition géographique et sociale : c’est la région du monde située au-dessus du cercle polaire Arctique.
Banquise, icebergs, pergélisol etc. Quelles différences ?
La banquise, c’est tout simplement une étendue de mer qui a gelé. Elle se forme quand la température de l’eau atteint les -1,8°C car contrairement à l’eau douce, l’eau salée se transforme en glace en dessous de 0°C.
La banquise est en constante évolution. C’est pourquoi on peut distinguer deux types de banquise : la banquise permanente et la banquise saisonnière.
La banquise permanente est la partie de l’océan couverte par la banquise quelle que soit la saison. Dans l’Arctique, son épaisseur maximale serait de 4 ou 5 m environ. Puis, lorsque l’hiver polaire arrive, cette banquise permanente s’étend jusqu’aux côtes, c’est la banquise saisonnière, aussi appelée banquise côtière. Cette banquise saisonnière va ensuite disparaître à l’arrivée du printemps, puis se reformer l’hiver suivant, etc. En plein hiver, la banquise s’étend sur environ 15 millions de km². Environ la moitié de cette superficie disparaît pendant l’été.
Les « floes » sont des morceaux de glace qui se sont détachés de la banquise. Comme la banquise, les floes sont composés d’eau salée.
Contrairement à la banquise, le glacier est constitué d’eau douce. Même chose pour les icebergs, qui sont en fait des morceaux de glaciers continentaux qui se sont détachés.
Le pergélisol fait référence à de la glace formée sur un sol gelé en permanence et le permafrost est un terme plus général. Il inclut le pergélisol, mais en plus, différentes formes de sols et de matériaux gelés en permanence.
La géographie de l’Arctique : océan, toundra et paysages uniques du Nord
La géographie de l’Arctique se caractérise par divers éléments. D’abord, il s’agit bien sûr d’un océan recouvert de plus ou moins de banquise et entouré de côtes et de terres. L’Arctique est également parsemé d’archipels : l’archipel arctique canadien (d’une superficie d’environ 1 424 500 km²) et les îles Svalbard (61 045 km² environ) par exemple.
L’Arctique présente une grande diversité de relief, avec la présence de chaînes de montagnes telles que les montagnes de l’Oural, les montagnes Brooks et les montagnes du fjord au Groenland. En plus de ces sommets, la région abrite également des plateaux, des plaines côtières, des fjords et des lacs.
La région Arctique, ce n’est donc pas que de la banquise. De fait, c’est principalement la toundra qui recouvre les terres de la région polaire. Cette végétation caractéristique de l’Arctique est composée de petits arbustes, d’herbes et de mousses. Au sud de la toundra, on trouve des forêts boréales, également appelées taïga.
L’origine étymologique du nom « Arctique »
Le nom “Arctique” n’a pas été choisi au hasard ! Il vient du grec “Arktos” qui veut dire “Ours”. Pourquoi “Ours” ? Et bien, il s’agit d’une référence aux constellations de la Grande Ourse et de la Petite Ourse, toutes deux situées près du pôle Nord. En opposition à cela, le continent de glace situé au pôle Sud a été nommé “Antarctique” car sa position géographique est opposée à celle de l’Arctique.
Arctique vs Antarctique : quelles différences entres ces deux pôles ?
La principale différence entre l’Arctique et l’Antarctique est géologique. En effet, l’Arctique est une banquise entourée de plusieurs pays tandis que l’Antarctique est un continent à part entière.
De plus, l’Arctique est composé d’états souverains tandis que l’Antarctique est une terre qui n’appartient à aucun pays. De nombreux Etats y possèdent cependant une base scientifique.
L’Arctique face au réchauffement climatique : une région en mutation
L’Arctique, une région particulièrement impactée par le réchauffement climatique
Selon les études, le réchauffement climatique est deux à quatre fois plus rapide en Arctique qu’ailleurs sur la planète. L’archipel norvégien du Svalbard serait d’ailleurs le lieu qui se réchauffe le plus vite sur Terre. Ce réchauffement plus rapide au pôle Nord est dû au phénomène d’amplification arctique. Concrètement, ce phénomène se produit lorsque la banquise et la neige fondent dans l’eau de mer. Habituellement, la banquise reflète naturellement la chaleur du soleil. Cependant, en fondant, elle laisse place à l’eau de l’océan qui absorbe plus de rayonnement solaire et donc se réchauffe. Cette eau qui se réchauffe accélère à son tour la fonte de la banquise. C’est une amplification continue.
En plus de la fonte de la banquise, des incendies de forêt ont lieu dans l’Arctique. Ils causent la fonte du permafrost qui libère de grandes quantités de méthane. Ce gaz à effet de serre est encore plus puissant que le CO2…
L’Arctique est donc une région fragile, particulièrement vulnérable au réchauffement climatique. Avec les changements entraînés par ce réchauffement, la région est plus que jamais ouverte aux activités humaines. Cela entraîne des questions sur la façon de les gérer : le tourisme et la pêche se développent, de nouvelles voies maritimes s’ouvrent et de nouvelles ressources deviennent accessibles.
L’Arctique, une région riche en nouvelles ressources
Avec le réchauffement climatique, les ressources de l’Arctique sont désormais accessibles et la question de leur exploitation est au coeur des enjeux dans la région polaire. C’est une question nouvelle et la vitesse du réchauffement dans la région rend les mutations particulièrement brutales et plus difficiles à manager.
Dans l’Arctique, 95% des ressources énergétiques estimées se trouvent dans les zones économiques exclusives des Etats. Il n’est donc généralement pas nécessaire pour eux de chercher à étendre leur souveraineté, ils cherchent plutôt à exploiter leurs propres ressources, nouvellement disponibles. Partout dans l’Arctique, la volonté d’exploiter les ressources se heurte aux questions environnementales et de maintien des traditions des peuples autochtones de la région.
Cependant, cela n’arrête pas les Etats. La Russie a par exemple fait du développement des ressources en Sibérie une priorité. La Norvège estime aussi que de nouvelles réserves pétrolières restent à découvrir dans le pays, même si les forages ont pour l’instant été décevants.
En Alaska, le champ pétrolifère de Prudhoe Bay découvert en 1968 est devenu le plus grand gisement d’or noir des Etats-Unis. En 2017, Donald Trump avait autorisé l’exploitation de nouvelles ressources dans la Réserve naturelle nationale de l’Arctique. Ce projet a été suspendu plus tard par Joe Biden. Pourtant, ce dernier est récemment revenu sur sa décision en validant le projet Willow. Ce projet reprend celui de Trump de façon limitée, mais son impact sur la biodiversité et les populations autochtones demeure.
L’Arctique est aussi une région d’intérêt pour les pays asiatiques et notamment la Chine. Un des facteurs qui pourrait expliquer cet intérêt est l’ouverture de la route maritime Nord-Est (celle qui longe les côtes russes). Cette route raccourcit considérablement le trajet entre l’Asie et l’Europe.
De manière plus générale, la recherche scientifique permet à des Etats non arctiques de légitimer leur présence dans la région. Cela peut par exemple les aider à devenir membres observateurs au Conseil de l’Arctique.
Le Conseil de l’Arctique, principal forum de coopération de la région polaire
Le Conseil de l’Arctique a été créé en 1996 et regroupe les huit pays de la région polaire : les États-Unis, le Canada, le Danemark, l’Islande, la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie. En plus de ces 8 États, 6 associations représentent les peuples autochtones de l’Arctique correspondant aux 6 peuples qui seront décrits dans la partie suivante. En plus de ces membres, le Conseil réunit des membres observateurs d’autres régions du monde, des ONG et des organisations internationales.
Le Conseil de l’Arctique a pour but de traiter des problèmes rencontrés par ses membres dans la région polaire. Plus précisément, c’est une institution informelle conçue pour discuter des questions environnementales et de développement durable afin de les promouvoir. Le Conseil n’a ni budget, ni pouvoir et permet uniquement aux membres de débattre sur ces thématiques. Par exemple, une réunion des ministres des Affaires étrangères a lieu tous les deux ans.
Une brève présesentation des communautés autochtones de l’Arctique
Comme précisé précédemment, la région Arctique réunit 8 pays : les Etats-Unis, le Canada, le Danemark, l’Islande, la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie.
De nombreux peuples autochtones vivent dans les régions situées au nord du cercle polaire dans ces Etats et sont parfaitement adaptés aux conditions polaires depuis bien longtemps. Alors qui sont ces peuples vivant dans l’Arctique ? La liste est longue alors pour simplifier les choses, voici une brève présentation des 6 peuples autochtones membres du Conseil de l’Arctique.
Les Inuits, un peuple emblématique de l’Arctique
Les Inuits sont le peuple autochtone le plus connu de l’Arctique et leur population est d’environ 18 000 individus. Leur territoire comprend l’Alaska, le Canada, le Groenland et le district autonome Russe de Tchoukotka. Les Inuits parlent de nombreux dialectes de la langue Inuit, l’anglais, le danois ou le russe. Un fait intéressant sur la langue Inuit est qu’elle possède une infinité de mots très spécifiques pour parler de la glace : une mer de glace, la glace entourant un iceberg, une glace récemment formée, ou même le bruit produit par de la glace qui craque ; ces concepts ont tous un mot bien précis leur correspondant. Cela montre l’importance de la glace dans le mode de vie et les traditions des Inuits.
D’un point de vue historique, les Inuits étaient des chasseurs cueilleurs nomades de l’Arctique, vivant au gré du gibier et des saisons. Les explorateurs du XIXe siècle ont appelé ce peuple « esquimaux », à tort et contre sa volonté. Ce mot à dénotation péjorative entretient le stéréotype des Inuits comme isolés et politiquement insignifiants. Les Inuits ont rejeté son usage lors de la création du Conseil Circumpolaire Inuit en 1977.
Aujourd’hui, les Inuits font partie intégrante de la société moderne et participent activement à la vie de la communauté mondiale. Au Canada, ils ont réussi, par leur activisme politique, à obtenir une autonomie politique au Nunavut (« notre terre », en langue inuit). La Loi sur le Nunavut a séparé ce territoire des Territoires du Nord-Ouest en 1999, fournissant aux Inuits un gouvernement autonome. Cet événement est un moment clé de l’Histoire du Canada et de l’Histoire des peuples autochtones du monde entier.
Les Aléoutes, un peuple de pêcheurs aux traditions ancestrales
Les Aléoutes sont un peuple autochtone rattaché à l’ensemble culturel Inuit, avec qui ils partageraient des ancêtres communs. Ce peuple vit traditionnellement dans la région des îles Aléoutiennes et des Îles Pribilof ainsi que dans les îles du Commandeur, depuis près de 10 000 ans. Les distances, les frontières et la ligne internationale de changement de date séparent les Aléoutes russes et américains. Cependant, la grande mer de Béring et le Pacifique Nord, ainsi que par leurs pratiques culturelles les unissent.
Traditionnellement, les Aléoutes pêchaient les loutres, les otaries et les cétacés de la région. Pour cela, ils utilisaient des baïdarkas, un kayak local adapté aux conditions de navigation très rudes des îles Aléoutiennes. C’est leur technique de chasse à la baleine qui les a rendu célèbres : ils harponnent l’animal depuis leurs baïdarkas et anticipent son lieu d’échouage.
Aujourd’hui, il y aurait environ 15 000 Aléoutes aux États-Unis et 350 Aléoutes dans la Fédération de Russie. Ce peuple vit désormais principalement de la pêche commerciale et de la chasse au phoque.
Les Athabaskans, un peuple ancré en Amérique du Nord depuis 10 000 ans
Le peuple autochtone des Athabaskans vit aux Etats-Unis, en Alaska et au Canada (Yukon et territoires du Nord-Ouest). Les Athabaskans occupent traditionnellement ces régions depuis au moins 10 000 ans. Les ancêtres des peuples Athabaskans contemporains étaient des chasseurs semi-nomades, un ensemble de peuples amérindiens composé notamment des Navajos et des Apaches. Leurs ancêtres commencèrent leurs passages du Nord et de l’Ouest dans les déserts du Sud, il y a quelque mille ans ou plus de cela.
Aujourd’hui, on compte environ 45 000 individus Athabaskans qui, collectivement, partagent 23 langues différentes. Ils constituent une population relativement jeune et en pleine croissance par rapport aux groupes de résidents non autochtones de l’Arctique. La chasse, la pêche, la collecte de plantes sauvages et le tissage sont des activités traditionnelles importantes pour les Athabascans. Malgré les défis modernes, ils continuent de préserver leur patrimoine culturel.
Les Gwich’in, un peuple aux traditions intimement liées à la rivière Porcupine
Les Gwich’in sont l’un des peuples autochtones les plus septentrionaux d’Amérique du Nord. Ils vivent dans les limites Nord-Ouest de la forêt boréale en Alaska, au Yukon et dans les territoires du Nord-Ouest. La langue des Gwich’in est d’ailleurs l’une des langues Athabascane. C’est une langue aujourd’hui gravement menacée et qui réunit différents dialectes. Traditionnellement, les Gwich’in pratiquaient un mode de vie nomade jusqu’aux années 1870. Cela a changé avec l’arrivée des marchands de fourrures dans la région qui y ont établi des postes de traite, devenus par la suite des colonies.
Aujourd’hui, la population Gwich’in serait estimée à environ 9 000 individus. Leur vie et leur culture restent traditionnellement centrées sur la harde de caribous de la rivière Porcupine. C’est elle qui constitue leur principale source de nourriture, d’outils et de vêtements. Pour les Gwich’in, la chasse, la pêche et le piégeage restent importants tant sur le plan culturel qu’économique. Le caribou, l’élan et le corégone sont leurs aliments de base.
Les peuples indigènes du Nord, des peuples ancrés en Sibérie
Au Conseil de l’Arctique, 40 peuples autochtones nomades Russes sont réunis dans l’association des peuples autochtones du Nord. La population de ces peuples s’étend de la Sibérie à l’Extrême-Orient de la fédération de Russie. Ils seraient environ 250 000 individus au total. Généralement, ils effectuent des activités économiques variées basées sur les ressources naturelles. Ils ont tous des cultures distinctes avec des langues différentes (langues paléo-asiatiques, turques, finno-ougriennes, samoyède etc).
Parmi ces 40 peuples, on trouve les Chors, les Samis, les evenks, mais aussi les Aléoutes, eux-mêmes de descendance Inuite.
A partir de 1930, la plupart de ces peuples ont été sédentarisés de force lors de la collectivisation des terres en Union soviétique. Seuls les hommes restaient autorisés à vivre de façon nomade pendant la transhumance des troupeaux. D’après un recensement de 2002, le peuple des Nenets aurait apparemment su résister à cette sédentarisation forcée.
Les Samis, le seul peuple autochtone d’Europe
Le peuple Sami vit en Laponie, une région qu’ils appellent “Sápmi” et qui s’étend sur le nord de la Norvège, de la Suède et de la Finlande, ainsi que sur un petit bout de Russie, la péninsule de Kola. La population Sami est estimée à environ 100 000 individus qui parlent 9 langues différentes. Traditionnellement, les Sami chassaient les rennes. Puis, entre 1600 et 1700, ils ont commencé à les élever. Quoi qu’il en soit, ces animaux ont toujours été très importants dans la culture et dans le mode de vie Sami.
Les Sami travaillent aujourd’hui pour l’essentiel dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche, de l’industrie ou du tertiaire. En Suède, en Norvège, et en Finlande, les Sami sont représentés par Parlement Saami, une assemblée démocratiquement élue qui agit comme une autorité gouvernementale. Il s’agit du dernier peuple indigène d’Europe et la majorité de ses membres vit en Norvège.
Une brève présentation de la faune arctique
Malgré les conditions extrêmes de l’Arctique, une faune adaptée au climat polaire s’y est développée et peuple la région toute l’année. Au contraire, certaines espèces migrent en hiver et ne passent que l’été au pôle Nord. Ainsi, selon la saison, l’écosystème de l’Arctique change beaucoup. De plus, les animaux de l’Arctique, tout comme les traditions des peuples autochtones de la région, se voient menacés par le réchauffement climatique et le développement des activités humaines dans la région.
Voici une liste de quelques-uns des animaux les plus emblématiques que l’on trouve aux abords et au-dessus du cercle polaire Arctique.
L’ours polaire, superpédrateur de l’Arctique
L’ours polaire est l’animal le plus célèbre de l’Arctique. Il est presque impossible de ne pas penser à lui lorsque l’on évoque la faune arctique. Plus grand carnivore terrestre au monde, sa taille peut atteindre jusqu’à 3 m et son poids jusqu’à 650 kg pour les mâles, et 350 kg pour les femelles. Son nom latin, ursus maritimus, signifie “ours maritime”. Cela résume plutôt bien son mode de vie sur la banquise de l’Arctique ainsi que dans ses eaux. En effet, même si l’ours polaire vit sur la banquise, il est un excellent nageur et évite simplement cette activité car elle lui est très demandante en énergie.
L’ours polaire est au sommet de la chaîne alimentaire dans l’Arctique, c’est donc le super prédateur de la région. Il se nourrit principalement de phoques mais aussi parfois de carcasses ou occasionnellement de narvals et de bélugas.
Le renne ou caribou, l’animal mythique du Nord
Les rennes sont d’autres animaux typiques de l’Arctique, aussi appelés caribous au Canada. C’est bien le même animal, Rangifer tarandus, mais le mot caribou désigne cet animal lorsqu’il vit dans une population sauvage au Canada. Au contraire, le terme “renne” évoque un cervidé domestiqué ou qui vient d’Europe.
Les caribous de la toundra sont les plus grands mammifères migrateurs du monde. Leur périple peut atteindre une distance allant jusqu’à 1 600 km. A chaque printemps, ils se regroupent en troupeaux de 10 000 à 100 000 individus et se dirigent vers le Nord. Cela leur permet de se nourrir dans la toundra et d’échapper aux prédateurs pour que les femelles gestantes puissent mettre bas.
Ensuite, lorsque la neige commence à tomber, les caribous repartent vers des lieux plus abrités. C’est la deuxième migration, la migration d’automne. Pendant ce chemin de retour, les caribous accumulent des graisses pour l’hiver. C’est également la période de rut pour les mâles.
Chez les rennes d’Europe, certaines populations migrent également. Cependant, les groupes sont plus petits et les distances plus courtes, généralement entre la Norvège et la Finlande.
Le harfang des neiges, rapace diurne de l’Arctique
Contrairement à la plupart des hiboux et des chouettes, le harfang des neiges peut chasser de jour comme de nuit. C’est un des rares rapaces nocturnes à être en fait diurne. Ce hibou blanc (bubo scandiacus) mesure presque 50 cm. Déployées, ses ailes ont une envergure de près de 1,5 m. La femelle est plus grande et plus lourde que le mâle : 2,3 kg contre 1,8 kg en moyenne chez le mâle.
Le harfang des neiges est un oiseau très bien adapté au froid. Grâce à son plumage épais et à son métabolisme, son corps peut rester à une température d’environ 39°C même s’il fait -50°C dehors ! Le harfang se nourrit de petits mammifères : lemmings, lièvres arctiques, renards ou lagopèdes. Il vit principalement dans la toundra arctique. Cependant, étant donné que certaines de ses proies hibernent, il migre régulièrement au sud pour continuer à se nourrir.
Le lemming arctique, garde manger de la région polaire
Le lemming arctique est un petit rongeur herbivore qui vit sous la neige dans un nid isolant. Il mesure environ 150 mm et son poids peut varier de 55 g à 115 g d’une année à l’autre. Les lemmings sont la principale source de nourriture de nombreux carnivores arctiques : le renard, le faucon ou le harfang.
Le lemming est très prolifique et peut se reproduire dès un an. Cela permet à l’espèce de maintenir sa population, située au bas de la chaîne alimentaire. Le lemming arctique fait des cycles d’abondance tous les 3 à 4 ans, sa population est donc très variante. D’abord, il se reproduit en hiver, caché des prédateurs sous la neige. En été, les prédateurs le chassent et cela cause une baisse de la population. Par conséquent, le nombre de prédateurs baisse également car ils ne peuvent plus se nourrir de lemmings. Ensuite, les lemmings peuvent retourner en phase de croissance. Ce cycle se répète ainsi indéfiniment et montre bien la place centrale de ce rongeur dans le maintien de l’écosystème polaire.
Le narval, cétacé mystérieux de l’Océan Arctique
Le narval (Monodon monoceros) vit dans les eaux profondes de l’Océan Arctique. Ce cétacé a longtemps été considéré comme une créature mystérieuse qui intriguait de par sa longue corne. Cette dernière lui a d’ailleurs valu le surnom de “licorne des mers”. Aujourd’hui encore, la défense du narval est un sujet qui intéresse beaucoup et on lui attribue plusieurs utilités. La première est que la défense du narval est un organe sensoriel. Avec ses nombreuses terminaisons nerveuses, il permettrait au narval de percevoir les différences de pression, de salinité ou de température de l’eau. Le cétacé a aussi été vu chassant avec sa défense, l’utilisant comme une arme, ou comme un outil pour casser de la glace.
Ce que l’on appelle communément la défense du narval est en fait la dent gauche des mâles. Elle peut mesurer jusqu’à 2,7 m et peser 10 kg. Parfois, les femelles ont aussi une défense, mais elle mesurera alors moins de 2 m. Sans la dent, les narvals mâles peuvent atteindre une taille maximum de 4,7 m et les femelles peuvent mesurer jusqu’à 4,2 m.
La baleine boréale, mammifère doyen de l’humanité
La baleine boréale (Balaena mysticetus) peut vivre plus de deux siècles, un record chez les mammifères. Sa taille et son poids gargantuesques sont aussi des caractéristiques qui lui sont particulières. En effet, la baleine boréale peut peser jusqu’à 100 tonnes et mesurer jusqu’à 20 mètres. A noter que la tête de la baleine constitue le tiers de sa taille. Elle l’utilise pour casser la glace et pouvoir respirer grâce au trou d’air produit.
Seule baleine à vivre toute l’année dans l’Arctique, elle reste généralement dans les eaux peu profondes près de la banquise. Etant donné qu’elle est presque au sommet de la chaîne alimentaire marine, cette espèce est un très bon indicateur de l’état de santé général de l’environnement marin. Son seul prédateur est l’orque.
De son côté, la baleine boréale se nourrit de krill, de crustacés, de mollusques dérivants et de méduses. D’après les dernières recherches, elle serait capable de consommer jusqu’à 16 tonnes de plancton par jour !
Conclusion
La région de l’Arctique est une région fascinante de par son environnement extrême, reculé et unique mais aussi très fragile. Avec le réchauffement climatique accéléré que connaît la région polaire, elle connaît des changements importants et brutaux.
De nombreux enjeux se rencontrent au Nord : réchauffement climatique, protection de la faune et de la flore, conservation des traditions autochtones, développement du tourisme, exploitation des ressources et recherche scientifique…
C’est la façon dont les Etats arctiques et le reste du monde feront face à ces changements qui définiront le futur de cette région unique.
Beau boulot Andréa !, Bravo, ton blog est hyper prometteur et j’attends la suite avec impatience…
Bon courage et continue de nous faire rêver sur ces endroits magiques.
Merci beaucoup 🙂